Homélie de la Vigile Pascale Samedi 11 avril 2020 – Père Gilles Rousselet

13 Avr 2020 | Actualité, Homélies

Notre Vigile pascale sera bien différente de celles que nous avons vécu ces années passées, aussi bien depuis que nous sommes ensemble ici, dans notre Groupement Paroissial Rive de Loire, que dans les autres paroisses dans le monde entier. Je pense que tous les chrétiens qui veulent vivre la Vigile Pascale aujourd’hui sont sûrement dans une disposition intérieure particulière. Et, comme nous le savons bien, les grâces que Dieu donne sont certaines. Je suis sûr que la grâce, elle, n’est pas confinée ! Elle nous rejoint dans notre confinement de toutes les manières possibles. De manière aussi très naturelle, très humaine, par les contacts que nous pouvons avoir les uns avec les autres, par ces attentions pleines de délicatesse que nous avons eues nous aussi au presbytère. La sonnette de la porte nous a interpellés et quand nous sommes arrivés, quelqu’un nous avait fait livrer une poule en chocolat et un gâteau… Et il y a tous ces coups de fil que nous passons les uns aux autres. Tout ça, je veux croire que c’est Dieu qui le met dans notre coeur et il est manifesté ainsi ce charisme de toute communauté chrétienne de vivre la vie fraternelle en actes. Et je suis très émerveillé de la créativité dont vous êtes capables. Je dis bien émerveillé et non pas étonné, parce que, quand même, nous cheminons ensemble depuis quelques années. Je rends grâce à Dieu pour toute cette attention pleine de délicatesse dont vous pouvez faire preuve les uns envers les autres.

Et pour préparer ces liturgies, toute la mobilisation, tout le travail fait en amont. Je pense qu’il y a plus de travail de préparation pour ces célébrations qu’il y en avait avant. Je ne relativise pas du tout : le travail fait avant était autrement. Mais là, il y a une mobilisation, un travail très particulier qui est fait, dont un jour on pourra vous rendre compte. Et tout le travail que vous faites, chacun chez vous, pour que la vie continue. Ce matin, je parlais avec une caissière du supermarché qui disait sa tristesse de voir comment certains clients les traitent, avec un mépris et un manque de bienveillance. Je me disais en moi-même “ Vous devriez faire la grève pendant quelques jours pour qu’on se rende compte de l’importance de votre présence.” Il faut vraiment prier pour tous ces gens qui assurent un service.

Je voudrais partager avec vous deux expériences : la première est l’expérience du manque, la deuxième est une expérience de traversée. À vrai dire, l’expérience de traversée est un peu une réponse à cette expérience du manque.

De quoi manquons-nous ? Nous manquons de liberté, on ne peut pas dire le contraire, il faut toujours avoir son papier. On a reçu un dessin : Jésus sort du tombeau et il y a un gendarme qui lui demande “Avez-vous bien votre attestation ?”. Nous avons un réél manque de liberté. Un manque de sécurité aussi, on  craint pour notre santé et c’est légitime. Un manque d’espace aussi, partageaient des enfants. Et aussi le manque de pouvoir nous rassembler de manière concrète dans nos églises, pour ces grandes célébrations. Beaucoup d’autres manques et aussi des opportunités. Je me dis que ça rejoint l’expérience des disciples : l’époux leur a été enlevé. Toute chose égale par ailleurs, mais il y a aussi ce que nous avons appris ce matin, le décès de Marie-Thérèse (Mouzay-NDLR) en raison de sa maladie. Ce qui partent nous manquent vraiment et nous faisons l’expérience du manque. L’époux nous a été enlevé, comme il a été enlevé aux disciples. Comment pouvons-nous comprendre le sens, comment pouvons-nous accéder au sens de ce qui se passe ? On peut faire des tas de tergiversations scientifiques, des statistiques, des analyses psychologiques, économiques, politiques, mais je pense que nous manquons cruellement d’une expérience et d’une ouverture au sens. Comment trouver le sens de tout ça ? Parce qu’il y en a un ! Et c’est une des grâces de la résurrection, quand les disciples arrivent au tombeau et qu’ils le trouvent vide, alors qu’ils ne s’y attendaient pas du tout, même si Jésus le leur avait dit ! Il faut bien que quelqu’un les ouvre au sens.

Et c’est là où je parle d’une expérience de traversée. Je ne sais pas si c’est le mot exact, j’espère pouvoir vous faire comprendre ce que je veux dire. C’est vraiment le sentiment que j’ai en méditant cet évangile, toute la liturgie de la Parole et tout ce que nous vivons. À vrai dire, la Parole de Dieu est là pour nous éclairer. Et c’est dans la Parole de Dieu, notre lumière, Christ est lumière, le Verbe de Dieu s’est fait chair et il est lumière. On ne peut pas chercher la lumière ailleurs qu’en lui.  Je veux dire : on peut mobiliser notre intelligence, notre raison, notre capacité de comprendre, mais que ce soit toujours au service de la foi. Et pas l’inverse ! Parce que beaucoup se sont cassé le nez de cette manière là.

Une expérience de traversée… Il y a des signes dans l’évangile qui sont parlants. Par exemple, le tremblement de terre : en Matthieu, il y a le même tremblement de terre quand Jésus meurt que quand il est ressuscité. Qu’est ce que Matthieu veut nous dire ?  Il veut nous dire qu’il y a une continuité entre la mort et la résurrection du Christ, il y a une traversée.

Deuxième chose, c’est la présence des anges. On peut entendre beaucoup de choses, ça fait partie de notre foi, l’existence des anges en est un des éléments constitutifs. Aussi bien la liturgie l’atteste que la Tradition. On n’est pas toujours très à l’aise avec la présence des anges. Ce sont des messagers et ils valent pour le message qu’ils nous portent et pour leur place dans notre vie. Mais de fait, qu’est-ce que ça signifie ? S’il y a une traversée, les anges sont des citoyens du ciel. Ils vivent avec nous, je n’ai aucun doute là-dessus. Il y a une communication, comme une traversée, le coeur du Christ a été transpercé. Ce coeur transpercé nous donne accès au coeur du Père. Il y a une traversée, une circulation : le ciel est ouvert. Au moment où Jésus meurt, le voile du temple se déchire, et il y a un accès définitivement ouvert. Là aussi, il y a une traversée.

 Il y a une autre traversée très importante, et il faut bien comprendre qui nous en donne accès. Les anges disent “Comme il vous l’avait dit”. C’est extrêmement important, c’est pour cela que dans la Vigile Pascale nous relisons la Parole de Dieu. Là nous avons réduit, nous avons pris le minimum des textes proposés pour retraverser toute l’histoire de l’Alliance que Dieu a nouée avec son peuple pour que nous puissions accueillir son Fils, le Messie, l’envoyé du Père. Ça n’a pas très bien marché, il faut attendre la descente de l’Esprit Saint pour l’accueillir pleinement. Mais l’ange nous dit ”Comme il vous l’avait dit” : il y a une traversée qui se fait. C’est pour cela que c’est tellement important d’écouter la Parole de Dieu. C’est pour ça que nous ne pouvons pas passer une journée sans écouter la Parole de Dieu. Pas seulement l’écouter, comme on écoute la radio, mais la méditer ; je crois qu’au début de ce carême je vous avais dit qu’il fallait la ruminer comme les vaches ; je crois même que j’avais imité le ruminement de la vache… Parce que ce ruminement est éloquent ! Il faut ruminer, que la Parole de Dieu diffuse en nous  son suc, sa saveur. Retrouvez la saveur de la Parole de Dieu ! “Comme il vous l’avait dit” : si vous ne vous rappelez pas ce qu’il vous avait dit, comment voulez vous faire le lien ? Comment faire le lien entre ce qui a été vécu et le sens de ce qui a été vécu ? C’est seulement la Parole de Dieu qui peut nous aider à comprendre. Parce que Jésus l’avait dit, les Apôtres vont pouvoir comprendre tous les événements et les relire à la lumière de la foi, à la lumière de Pâques et de la Pentecôte. C’est encore une autre traversée…

Il y en a encore une qui est déterminante en cette nuit de Pâques (cette nuit où il fait encore jour…) : c’est la résurrection. Que s’est-il passé dans le tombeau ? Personne n’en a été le témoin. Le pape Benoît XVI avait fait une très belle homélie au cours de laquelle il disait que le lien qui unit Jésus à son Père, ce lien d’Amour, l’Esprit Saint, n’a jamais été rompu. Alors évidemment, c’est d’autant plus vrai que Jésus a parfaitement réalisé la volonté de son Père. Quand nous relisons la Passion “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?”, c’est l’expérience d’angoisse, cette expérience dans laquelle il nous rejoint quand nous avons l’impression que le Père nous a abandonné, qu’il se tait, qu’il ne dit rien. Mais ce psaume est un psaume de confiance ! Même au coeur de cette angoisse, de cette nuit terrible, Jésus n’a jamais renoncé à la confiance, à l’amour qu’il a pour son Père. Ce lien n’a jamais été rompu. Et pourtant, le diable a fait tout ce qu’il a pu pour rompre ce lien, comme il essaie de le faire avec nous ! Ce lien qui est celui de la filiation : nous sommes ses enfants, il est notre Père. Nous pouvons nous détourner de lui, mais il ne se détournera jamais de nous : notre nom est inscrit dans la paume de sa main. Avant même que nous soyons dans le sein de notre mère. Qui pourrait rompre ce lien ? Nous pouvons nous en détourner, ne pas en profiter. Mais jamais ce lien n’est rompu, et ça se passe comme ça par le baptême. Alors évidemment c’est une souffrance pour les 4486 catéchumènes de France qui auraient dû être baptisés ce soir. Mais n’est ce pas aussi une chance d’accomplir une traversée encore plus profonde, une traversée comme celle de la mer dont nous avons entendu le récit dans le Livre de l’Exode. Peut être est-ce l’occasion pour nous que la Parole de Dieu nous laboure encore plus profondément, pas pour nous faire mal, mais pour que la graine s’enfonce encore plus profondément dans notre terre humaine. Et que, du coup, quand il y aura des intempéries, des sécheresses, des bourrasques, la tige qui sortira de terre sera plus forte et plus solide. Alors nous pourrons, avec le Christ, ensemble, accomplir cette traversée comme nous avons aussi à faire cette traversée du temps de confinement.

Qu’est ce que Jésus a fait ? Dans le Jeudi Saint, il a anticipé sa mort comme un acte de pur amour et de service. En quoi est-ce une traversée ? Jésus, le Jeudi Saint, a donné le sens de sa mort, comme s’il avait déjà tendu la main dans la résurrection, dans la vie éternelle. Ce qui nous fait dire que tout acte de service que nous accomplissons, tout acte d’amour que nous accomplissons, quel qu’il soit, donner un verre à celui qui a soif, passer un coup de fil, nous avons déjà notre main dans l’éternité, dans la vie éternelle. Tous nos actes sont marqués par la résurrection. Jésus a anticipé sa mort et il l’a traversée. Elle n’est plus un obstacle. Elle n’était pas un obstacle pour lui, elle l’était pour nous. C’est la raison pour laquelle il l’a traversée. Et qu’il en a fait cette porte, ce passage, cette Pâque : pour que nous puissions entrer dans la vie éternelle. Voyez, encore une extraordinaire expérience de traversée. Et cette traversée de la mort à la vie, c’est ce que nous pouvons vivre dans ce temps de confinement.

Et nous avons à chercher les signes : peut être un ange ! Je ne sais pas si un ange va vous visiter… Parfois, on appelle un être qu’on aime bien “mon ange”. Il ne faut pas confondre : les êtres humains ont une dignité par rapport aux anges ; c’est juste une manière de parler. Les anges existent, mais nous sommes des êtres humains ! Quelle dignité nous avons ! Jésus a donné sa vie pour nous… Nous aurons d’autres signes qui nous inviteront à cette traversée ; peut être notre conscience, notre coeur sera éveillé pour prendre soin de quelqu’un. De qui puis-je prendre soin aujourd’hui ? À qui puis-je être attentif ? À qui puis-je demander pardon ? À qui puis-je pardonner ? Autant d’expériences  en ce temps de confinement pour que la Pâque ne soit pas seulement un événement liturgique, mais que ce soit vraiment une vie vécue. Une autre expérience extraordinaire, vous l’avez entendu dans l’évangile : la peur, la mort ont changé de camp ! 365 fois il y a dans la bible cette expression “N’ayez pas peur” : la peur et la mort ont changé de camp ! Vous avez vu comment les gardiens qui sont là sont comme morts, tétanisés par cet événement. Et l’ange dit à ces femmes : “Vous là, n’ayez pas peur ! N’ayez pas peur !” La peur a changé de camp, elle a vraiment changé de camp !  Et ne vivez pas comme des gens qui ont peur, comme des gens qui sont morts. Elle a changé de camp définitivement, quelque chose s’est passé. Vous, n’ayez pas peur ! C’est quelque chose que nous devons vraiment accueillir au plus profond de nous-mêmes. Nous n’avons plus à avoir peur. La mort est le passage, bien sûr, nous pouvons avoir peur de tomber malade, de perdre quelqu’un. Et ça doit se traduire en un acte de charité : nous n’agissons pas parce que nous avons peur, nous agissons parce que nous aimons. Pourquoi dois-je faire attention à bien me laver les mains ? Ce n’est pas d’abord parce que j’ai peur d’attraper la maladie ; parce que je fais attention à ne pas contaminer quelqu’un, quel qu’il soit. Alors, je suis attentif et je fais attention à tout, mais par amour ! Et là aussi, c’est une traversée : je meurs à mon égoïsme pour entrer dans une relation vraie avec l’autre, comme Dieu l’a fait. Jésus, c’est Dieu qui a traversé l’espace, le ravin, l’abîme pour nous rejoindre. Et il nous a rejoint, et il nous élève avec lui.

Quelque chose d’étonnant dans la résurrection, c’est l’ange qui dit aux femmes “Allez vite, allez vite ! Il est ressuscité parmi les morts et voici qu’il vous précède. Vite, allez dire à ses disciples….” C’est assez particulier, parce que Jésus en rajoute une couche : pourquoi ? L’ange n’a pas été crédible, le messager de Dieu ? Pourquoi Jésus intervient ? Notons bien, et c’est une manière d’accomplir cette traversée et de l’accomplir vraiment : ne plus avoir peur. “Allez vite…” il y a une sorte d’urgence ! Thérèse d’Avila, citée par notre évêque, disait “Le monde est en feu.” Le monde est en confinement, et nous ne pouvons pas le laisser en confinement, nous ne pouvons pas nous laisser dominer par le confinement et par ce mot sur toutes les lèvres “coronavirus”. Nous avons, nous, une autre réalité sur notre bouche, je vous le disais il y a quelques jours : Jésus, c’est Jésus ! Ce nom nous est donné. “Allez vite, allez vite l’annoncer !” Et c’est pour ça que Jésus vient, pour nous dire qu’il y a une urgence et que la manière de vivre de la résurrection n’est pas de se demander “Est ce que c’est vrai ?”Il y en a d’autres qui restent les yeux au ciel, à regarder, à cogiter intellectuellement ou je ne sais quoi… “Allez vite l’annoncer, n’attendez pas !” Et le temps de confinement n’est pas un obstacle pour annoncer la résurrection, au contraire ! C’est une opportunité extraordinaire, nous avons un autre rapport au temps, un autre rapport à l’espace. Parfois l’espace et le temps nous envahissent, dominent notre vie ! Quand on a beaucoup de trajets à accomplir, on n’a pas le temps de prendre soin des autres. Quand on a tellement d’espace à parcourir, on n’a pas le temps de rencontrer les autres ! Là, nous pouvons les rencontrer. Avec notre coeur, pas dans un contact physique qui peut faire parfois illusion, mais dans une vraie relation, un vrai regard, un vrai coeur à coeur comme Jésus l’a fait. C’est aussi une expérience spirituelle très importante, de pouvoir entrer en relation, sans pouvoir les prendre dans nos bras pour l’instant. Un jour nous le pourrons. Mais creusons, creusons ce chemin qui s’ouvre devant nous.

Il y a deux raisons pour lesquels Jésus intervient : il y a vraiment une urgence ! Il dira à Marie-Madeleine “Noli me tangere : ne me retiens pas” Je ne suis pas encore monté vers mon Père (ce n’est pas dans ce passage d’évangile). Ne me retiens pas, sinon tu n’auras pas tout. Si tu me laisses monter vers mon Père, tu auras l’Esprit Saint, et tu seras renouvelée dans l’Esprit Saint. C’est ce qui se passe en nous, nous ne pouvons pas être touchés, nous avons ce manque cruel des sacrements. Est ce que ce n’est pas l’opportunité de laisser grandir en nous la faim, la faim du pain vivant, de la véritable lumière. De ne pas nous laisser éblouir par des néons ou je ne sais quoi… Est ce que ce n’est pas une extraordinaire opportunité, est ce que ça ne va pas être pour nous expérience de traversée, comme la mer, mais que nous la traversions vraiment.

Et vous savez pourquoi Jésus intervient ? C’est vraiment le fruit de la résurrection : Jésus leur dit “Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront.”

La question est : où faut il aller ? Il répond en Galilée. La Galilée c’est où ? C’est là où vous vivez tous ! N’allez pas dire : Je ne peux pas accomplir ma mission, je suis obligé de rester chez moi… Jésus dit : L’endroit où vous devez annoncer l’évangile, la résurrection, c’est en Galilée, là où il a appelé les premiers apôtres. Retournez en Galilée, retournez là d’où vous venez, soyez vraiment chez vous. Il ne s’agit pas de faire des chrétiens en plus, mais des chrétiens qui vivent la résurrection. Et ce qu’il dit aussi d’extrêmement important, c’est que son acte, le premier acte du Ressuscité, c’est de reconstituer la communauté qui était éclatée par son arrestation, son jugement et sa Passion. “Allez dire qu’ils doivent retourner vers mes frères…” Ce sont mes frères qui doivent se rendre en Galilée. Voilà pourquoi ce doit être un souci pour nous dans ce temps de confinement, de resserrer nos liens. Nous avons des pardons à nous donner, nous avons des pardons à demander. N’ayons pas peur de demander pardon, et n’ayons pas peur de les donner, car c’est l’acte même qui montre que nous sommes ressuscités. Nous avons peut être pris des distances avec des amis : n’est ce pas l’occasion de les appeler ? de leur envoyer des messages, de leur dire que vous les aimez ! En plus, c’est peut être plus facile par mail, par sms, par téléphone, de dire à quelqu’un “je t’aime, tu sais, tu as du prix à mes yeux.” Au fond, c’est ce que Jésus dit : “Allez dire à mes frères…” Ils m’ont tous trahi, mais aucun reproche, rien ! “Allez dire à mes frères… C’est là qu’il me verront” Il a reconstitué son Eglise qui était tellement vacillante, tellement détruite après son arrestation. Son premier acte de ressuscité, c’est de reconstituer la communauté.

Je prie, frères et soeurs, et nous prions ensemble, pour toutes les communautés qui vivent en confinement. Je sais que pour des familles, c’est difficile, je sais aussi qu’il y a des couples qui se déchirent, avec une recrudescence de la violence conjugale. Prions, prions, pour que la puissance de la résurrection reconstitue tous les tissus relationnels, fraternels, familiaux, quelque soit les liens qui nous unissent.

Mais que nous soyons aussi une Eglise qui accomplit une traversée par ce confinement. Un traversée en profondeur. Et quand nous allons nous retrouver que les liens soient vraiment changés. Vraiment je le souhaite, et nous en voyons les signes de ces liens. Devenons experts de ces traversées. Amen