Homélie du mercredi 22 avril 2020 – Père François Jourdan

22 Avr 2020 | Actualité, Homélies

2ème semaine du Temps Pascal année A – Ac 5, 17-26 ; Ps 33(34) ; Jn 3, 16-21

Dans les Actes des Apôtres, nous voyons que dès le début de l’Église, il y a eu, déjà avec Jésus, un conflit avec les autorités religieuses, civiles et politiques. Jésus et les tous premiers chrétiens ont voulu garder cette liberté profonde du témoignage qui justement transforme notre vie. S’il n’y a pas ce témoignage, notre vie ne sera pas transformée.

C’est ce que Jésus nous dit “La lumière est venue dans le monde, envoyée par le Père […] Celui qui fait la vérité vient à la lumière”. “La vérité vous rendra libre” dit Jésus “Je suis la vérité et la vie, le chemin, la lumière du monde”. Nous avons à être le reflet de cette liberté du Christ, de cette lumière, de cette vérité qu’il est pour nous et qui éclate dans la fête de Noël.

Jusque dans des événements un peu curieux dont nous n’avons pas le détail et des apôtres qui arrivent à sortir de leur cachot et à revenir au temple pour enseigner, comme Jésus le  faisait et à sa suite. Dans les pays de missions lointaines, il y a des choses de ce genre. Il est intéressant d’entendre ou de lire les missions des missionnaires que la France a donnés pendant des siècles dans le monde entier. Et il y a des choses surprenantes qui se sont passées sans que nous ayons le détail.

Nous sommes appelés à autre chose que ce que nous voyons en apparence. C’est bien ce que dit Jésus “Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière.” C’est plus tranquille ! Or, nous avons à sortir de nos habitudes et de nos tranquillités…C’est embêtant ! On est d’accord pour la fête de Pâques, mais si ça doit changer les choses, alors là, on est peut être moins ardents…

Et pourtant, comme l’évangile selon Saint Jean le dit, Dieu qui est Père à ce moment là, “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique”. En disant “Dieu est amour”, on est tellement habitué qu’on n’y pense même plus, mais c’est d’une originalité tout à fait extraordinaire ! Il n’y a que le christianisme à dire ça, même les Juifs ne le disent  pas : Dieu aime son peuple, mais il n’est pas amour. “Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique” Le Père a donné parce qu’il n’y a pas d’amour sans don, il a donné son Fils et il l’a vraiment donné.

Mort et ressuscité” : il ne faut jamais oublier la résurrection de sa mort ; “Si Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine.” Il est important de le rappeler pour Pâques. Et très souvent, nous sommes là dans une religion un peu doloriste et on en reste aux souffrances du Christ, ce qui n’a pas d’importance, c’est vraiment le don. Mais il y a autre chose après ! Et s’il n’y avait pas la résurrection, ça limiterait gravement même les souffrances du Christ.

C’est à travers aussi un affrontement avec les réalités du monde et des hommes que vient la résurrection. Il y a les deux. Et le Père a affronté cette réalité du monde et des hommes dans ce don avec souffrance du Fils. Et avec résurrection, mais sans éclat ! On voudrait tout de suite  du bluff, on se laisse prendre facilement avec les médias. Non, le bien ne fait pas de bruit comme on dit, et c’est très juste. La résurrection du Christ ne fait pas forcément du bruit… Sauf que si, elle gêne souvent ! C’est pourquoi dans les pays de mission comme on le voit déjà dans les Actes des Apôtres et comme dans les missions lointaines dans les débuts du christianisme quand il arrive, ça fait des remous et des persécutions.

Et nous savons aujourd’hui que parmi les religions du monde, et c’est un bon signe si je puis dire, le christianisme est la plus persécutée. Pensons à ces missionnaires et à ces personnes qui sont dans la persécution aujourd’hui. Nous avons nous une persécution douce mais perverse : c’est l’engourdissement dans le matérialisme et c’est une forme plus cachée de persécution. Mais dans le monde, il ya des persécutions ouvertes et nous devons y être sensibles.

Nous voyons dans les Actes les apôtres qui continuent leur mission. Nous devons nous aussi être solidaires du mouvement de transformation du monde que nous avons à faire, et qui en a bien besoin.

Si on regarde un peu les nouvelles, on voit des gens qui manquent d’eau, pas d’eau au robinet et même pas de robinet. Ils se demandent comment ils vont faire pour tenir avec les chaleurs qui arrivent et les problèmes qui viennent aussi avec le virus. Il y a des gens en situation bien plus difficile que nous ne le sommes. “Il y a du soleil, il n’y a pas de pluie…” Et on se plaint toujours ! Il faudrait peut être regarder la mesure des choses, et avec du recul, mesurer la valeur des choses.

Remercions le Seigneur de nous donner un beau ciel bleu à travers les lois de la nature, ce n’est bien sûr pas lui qui souffle sur les nuages. Mais comptons sur la force de son amour dans notre vie pour transformer et c’est lui qui fera la transfiguration de ce monde et de nos vies.