4ème semaine du Temps Pascal année A – Ac 2, 14a.36-41 ; Ps 22 (23) ; 1P2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10
Messe animée par les familles du caté du Groupement et de l’école Saint Marceau
Mes chers amis, frères et sœurs,
Je pense et j’espère que ça vous fait plaisir de retrouver votre oratoire et que le jour où on sortira du confinement, nous aurons la joie de nous retrouver dans ce lieu.
Il y a des lieux où il fait bon vivre. Et là, l’évangile est vraiment une Parole qui nous nourrit, c’est aussi un lieu puisque nous sommes avec le Seigneur, et c’est un lieu où il fait bon vivre. C’est peut-être aussi un lieu qui peut nous projeter pendant nos prochaines vacances : je ne sais pas quand elles auront lieu, où elles auront lieu, où nous pourrons aller, mais nous pouvons imaginer ces verts pâturages où il y a des brebis et des animaux. Je trouve d’ailleurs très beau qu’en ce temps de confinement les animaux prennent, reprennent, leur espace. Dans le parc ici, il y a des animaux qu’on voyait moins ; dans le parc de la Maison des Jeunes, il y a des hérissons, des écureuils qui se cachaient parce qu’on faisait trop de bruit.
On va peut être apprendre, grâce à ce temps de confinement, à être plus en harmonie avec la nature, le silence, le temps qui passe et qu’on ne maîtrise pas. Et ainsi pouvoir se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, parce que Dieu parle tout le temps, mais c’est un fait que nous ne sommes pas toujours disponibles pour l’entendre.
Je me rappelle de ce que me disait un enfant quand je lui demandais comment il vivait ce temps de confinement : « J’ai le temps. Un peu moins d’espace, mais j’ai le temps ». J’ai le temps d’écouter, de ne rien faire ! Que c’est bon un temps de gratuité… Et j’ai besoin de gratuité parce que Dieu, c’est celui qui nous aime gratuitement, qui vient à notre rencontre.
Qu’est ce que nous apprenons dans cette petite parabole ? Il y a quelque chose de très juste. J’ai appris de la bouche même d’un berger que dans les enclos où on peut faire entrer plusieurs troupeaux de moutons et de brebis comme au temps de Jésus, chaque brebis reconnaissait entre dix la voix de son berger. Il y avait une relation très particulière entre le berger et ses brebis : elles entendaient sa voix et elles ne sortaient que si c’était lui. Je pense que c’est un enseignement important, d’apprendre à écouter Jésus qui parle. Vous savez, quand on a écouté les informations pendant tous ces jours, souvent on dit que les journalistes se contredisent, on ne sait pas ce qu’ils disent, on n’arrive pas à savoir clairement ce qu’on doit faire et ce qu’on doit entendre. C’est vrai que ça met un peu la pagaille ! Alors, il faut apprendre… Vous pouvez faire un jeu très simple dans votre confinement : vous vous cachez les yeux avec un bandeau, vous vous mettez au milieu des autres, et quelqu’un doit vous guider. Et autour, tous les autres font des cris pour vous empêcher d’entendre la voix de celui qui vous guide. Comme cela, vous allez exercer votre oreille à entendre celui qui vous guide.
Et c’est Jésus qui nous guide dans la vie. Il dit « Je suis le berger ». Il dit même « Je suis le bon berger ». Non seulement il est celui qui nous guide, mais il est celui qui nous guide en sûreté. Et il dit autre chose très belle « Je suis la porte des brebis ». : Je suis à la fois celui qui vous guide, et celui par qui vous pouvez passer en toute sécurité.
Comment peut-on faire pour apprendre à reconnaître la voix de notre unique berger ? Je ne connais pas d’autre solution que de lire la Parole de Dieu. J’ai lu l’évangile. Vous avez entendu d’autres récits dans la première lecture, le psaume, la deuxième lecture ; quelqu’un a prêté sa voix pour vous faire entendre la voix du berger. Vous pouvez lire la Parole de Dieu, la goûter, l’entendre. Peut-être que vous ne comprendrez pas…ça n’est pas important ! Si vous savez que celui qui vous guide vous guide en sûreté, ne vous inquiétez pas. Quand vous aurez besoin d’entendre et de comprendre, il sera le premier à se réjouir, à venir, à vous prendre dans ses bras et vous dire « Voilà, maintenant tu as besoin de comprendre quelque chose qui est difficile pour toi, un événement que tu vis et qui te met dans la peine. Et bien moi je vais t’aider à comprendre pourquoi les choses se sont passées comme cela. Et je vais t’aider à comprendre le vrai sens de ta vie.
L’important, c’est l’exercice. Pour faire un exercice de maths, il faut le faire plusieurs fois, il faut bien comprendre la règle ; et un jour vous devenez d’excellents mathématiciens. Pareil en français, en musique…. Pour la Parole de Dieu, il faut la pratiquer. Pourquoi chaque jour ne pas lire un petit verset de la Parole de Dieu, et pourquoi pas, le lire à voix haute : c’est votre voix, mais c’est la Parole de Dieu. Vous prêtez votre voix à Jésus pour que vous puissiez l’entendre. Essayez de lire la Parole de Dieu à voix haute ; pas la peine de crier. Et vous allez l’entendre et vous allez apprendre à bien écouter la voix de celui qui vous a montré qu’il est le bon berger, lui ne vous laissera jamais tomber, jamais. Il sera toujours avec vous, et il est la porte par laquelle nous devons passer pour aller à la vie éternelle.
Si vous voulez la vraie nourriture, il faut recevoir l’eucharistie. Si vous voulez le vrai pardon, celui que Dieu donne, il faut passer par cette autre porte, qui est celle de la réconciliation. Si vous voulez être vivant de la vie de Dieu, il faut passer par le baptême. Jésus est cette porte par laquelle on peut passer et par laquelle on peut tout recevoir. Et un jour, quand nous allons mourir, nous n’aurons pas à avoir peur, parce que Jésus est la porte. Et ce n’est pas la porte qui s’ouvre sur un néant, sur un tombeau, mais c’est la porte qui s’ouvre sur la vie éternelle, sur la vie en plénitude. Sur la vie où il n’y aura plus de virus, de souffrance, de mort, de maladie, mais il y aura la paix et la joie pour toujours.
Le travail que nous avons à faire, chers frères et sœurs, chers amis, chers enfants, vous tous qui écoutez, c’est d’apprendre à écouter la Parole de Dieu, à devenir ses disciples, et quand il nous appelle, à lui répondre. Et n’ayez pas peur, s’il y a beaucoup de voix contraires, s’il y a beaucoup de bruit, apprenons à entrer dans le silence. Retirons nous dans notre cœur, pour écouter la voix du Seigneur et dire à Jésus : « Jésus, parle ! » C’est ce que dit Samuel tout au début de sa vie, de sa vocation : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute ! » Et nous sommes sûrs que Jésus ne fermera jamais la porte. Même quand on va être devant cette porte, on va s’apercevoir que c’est lui qui l’ouvre, c’est lui qui est la porte, c’est lui qui était là à nous attendre : mon enfant, mon frère, ma sœur, je t’ai tellement attendu. Je t’ai guidé pendant toute ta vie, tu ne t’en es pas toujours rendu compte mais j’étais toujours avec toi, je ne t’ai jamais lâché quand tu disais ‘mais où es-tu ? Il n’est pas là, il ne m’entend pas…’ Et moi j’étais là, j’étais là tout près de toi, humble et discret pour ne pas t’apeurer, pour ne pas t’effrayer, pour ne pas que tu me rejettes, j’étais là et je t’ai toujours guidé. Maintenant je vais te montrer, à chaque fois que je t’ai guidé et que tu ne le savais pas. Maintenant mon serviteur bon et fidèle, entre dans la joie, avec ton maître. Parce que je suis venu te donner la joie et je suis venu te conduire dans le cœur de ton Père qui t’a tout donné et qui est toujours avec toi.
Amen