Homélie du jeudi 5 novembre 2020

6 Nov 2020 | Homélies

Père Joseph Le Gall

31ème semaine du temps ordinaire – Année A (Ph 3, 3-8a ; Ps 104 ; Lc 15, 1-10)

Pour une seule brebis, le berger quitte l’ensemble du troupeau, pour aller à sa recherche. Pour une seule pièce de monnaie la femme fouille sa maison de fond en comble.

Jésus utilise ces deux exemples, ces deux images afin de nous faire comprendre à quel point chacun de nous, chacune de nous a du prix aux yeux du Seigneur, aux yeux de Dieu son Père.

Oui, chacun de nous est aimé par Dieu le Père pour lui-même. Car chacun est appelé à reproduire dans sa vie, d’une manière unique, que personne d’autre n’a encore réalisée, les traits mêmes du visage de Jésus, le Fils bien-aimé, en qui Dieu nous reconnaît tous pour ses enfants.

Le berger met tout en œuvre pour retrouver la brebis égarée. De même la femme jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé la pièce d’argent qu’elle a perdue.

Dieu aussi, pourrait-on dire, remue ciel et terre pour nous retrouver lorsque nous prenons quelque distance vis-à-vis de lui. Il cherche jusqu’à ce qu’il nous trouve, jusqu’à ce qu’il nous retrouve.

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ». « Réjouissez-vous avec moi car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue ». « Il y a plus de joie au ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. »

À travers ces paroles nous voyons avec quelle insistance Jésus veut nous faire comprendre combien Dieu notre Père ne demande qu’à pouvoir nous faire partager sa joie débordante avec toute sa famille du ciel et de la terre chaque fois qu’un pécheur décide de se convertir et de revenir vers lui en lui renouvelant sa confiance.

Oui, quand un homme pécheur reprend le chemin de l’évangile, quand nous-mêmes essayons loyalement de reprendre ce chemin, il nous est bon d’imaginer la joie de Dieu si magnifiquement décrite également dans la belle parabole du fils perdu et retrouvé, qui suit immédiatement le texte d’évangile que nous venons d’écouter.

Retenons donc précieusement de cet évangile :

– tout d’abord que chacun est unique aux yeux de Dieu, notre Père,

– ensuite que le Seigneur, même si nous n’en avons pas conscience, nous cherche inlassablement dès que nous l’avons un tant soit peu quitté, oublié.

– et enfin qu’il est tout à la joie, joie partagée quand nous revenons vers lui pour lui exprimer notre sincère repentir.

Ce sont là trois profondeurs d’un même mystère d’amour dont nous devons la révélation à Jésus, le Fils que Dieu le Père nous a envoyé pour nous manifester, nous faire connaître, son infinie tendresse pour chacun de ses enfants.