Père Joseph Le Gall
2ème semaine de l’Avent – Isaïe 41, 13-20 ; Ps 144 ; Mt 11, 11-15
Faisant l’éloge de Jean-Baptiste, Jésus va jusqu’à dire que « Parmi ceux qui sont nés d’une femme personne ne s’est levé de plus grand que Jean Baptiste ». Mais il ajoute aussitôt que le plus petit dans le Royaume des cieux est encore plus grand que lui.
Plusieurs commentateurs ont vu dans ce « plus petit » Jésus lui-même. Pourquoi pas ? Jésus s’est effectivement présenté et a été d’une certaine façon le plus humble, le plus petit des hommes. Il s’est abaissé jusqu’à prendre la condition d’esclave lorsque par exemple il s’est levé de table le soir du Jeudi Saint pour laver les pieds de ses disciples.
Mais on peut interpréter l’affirmation de Jésus au sujet de J.B. d’une autre manière. Jean-Baptiste se situe à la charnière, à la jonction entre les deux Testaments, entre la première et la nouvelle alliance. Si on le considère comme antérieur à la venue de Jésus, il est en effet plus petit que celui que Jésus introduit dans son Royaume par le Baptême. Mais pour Jésus il y a certainement deux Jean-Baptiste.
Tout simplement parce qu’il est impossible de penser que Jean-Baptiste aurait pu rester à la porte du Royaume alors que c’est lui qui a annoncé celui qui est venu précisément ouvrir cette porte, c’est-à-dire Jésus.
On pourrait sans doute en dire autant des autres anciens prophètes, comme par exemple Isaïe qui a entendu Dieu lui dire : « C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui saisis ta main droite, et qui te dis ‘Ne crains pas, moi, je viens à ton aide’ ». Ce geste et cette parole n’ont-ils pas pour but de conduire déjà comme par avance Isaïe lui-même dans le Royaume du Christ ?
Mais nous pouvons aussi, bien sûr, considérer ces paroles de réconfort entendues il y a un instant dans la première lecture comme nous étant également et personnellement adressées.
Oui, à chacune de nos eucharisties et donc ici et maintenant en cette célébration nous pouvons et devons croire que le Seigneur est là, toujours prêt à nous redonner force et vigueur, nous permettant ainsi de continuer notre route avec lui, sous son regard tout rempli de bienveillance.