Homélie du mardi 29 décembre 2020

2 Jan 2021 | Homélies

Père Gilles Rousselet

5ème jour dans l’Octave de la Nativité – 1Jn 2, 3-11 ; Ps 95 ; Lc 2, 22-35

Nous approchons du dernier jour de l’année, jeudi à 18h30 nous rendrons grâce pour l’année écoulée… Il faut vraiment des yeux aiguisés comme ceux du vieillard Syméon pour chercher toutes les raisons de rendre grâces à Dieu comme il l’a fait lui-même ; surtout en ce temps que nous vivons depuis le mois de mars 2020. Saint Jean nous donne quelques indices de critères qui sont permanents, pour savoir si nous sommes vraiment en communion avec le Christ, si nous sommes chrétiens. Pas comme un titre, sous prétexte que nous sommes baptisés saint Jean nous disait que si nous sommes en communion avec Lui, alors nous devons reconnaître que nous commettons des péchés. Celui qui dit qu’il ne commet pas de péchés, il n’est pas vraiment en communion avec Dieu. Ce n’est pas facile pour nous d’accepter ça, pour des tas de raisons, ce n’est pas évident de reconnaître que l’on est pécheur. Pas seulement qu’on est pécheur mais aussi que l’on commet vraiment des péchés. Que l’on est en capacité d’être malade puisque l’on a un organisme fragile, vulnérable, ce n’est pas la même chose de reconnaître nos maladies. On peut être malade, mais en plus, on est malade ! De manière très éclairée, saint Jean nous dit que c’est important de savoir reconnaître nos péchés, pour être en vérité. La raison est simple, Jésus est venu pour les malades et les pécheurs… Si nous disons que nous ne sommes ni malades ni pécheurs, nous n’avons besoin ni de médecin, ni de Sauveur, ce qui ne semble pas être la vérité…

Comme on a un peu perdu le chemin du confessionnal, pour des tas de raisons que l’on pourrait expliquer, mais aussi la pratique de l’examen de conscience, peut-être pourrions-nous retrouver cette grâce qui nous permet d’être nous-mêmes et de connaître qui est Dieu. Aujourd’hui saint Jean nous dit que si nous sommes en communion avec Dieu, le commandement qui n’est pas nouveau, c’est celui de l’amour ; c’est-à-dire vivre comme le Christ, avec Lui… la vie chrétienne est la continuation des mystères de la vie de Jésus. Si nous découvrons en nous qu’il y a quelqu’un que nous n’aimons pas – aimer de manière positive et non pas seulement quand on est en conflit avec quelqu’un- Aimer vraiment, ce sont faire des actes positifs, ce que l’on aimerait que les autres fassent pour nous… Dans ce cas-là, si l’on découvre que l’on n’aime pas quelqu’un, il faut demander à Dieu la grâce de pouvoir aimer la personne, c’est ce qui permet de vérifier que nous sommes vraiment chrétiens.

Et le vieillard Syméon, comme je le disais, a des yeux aiguisés par la persévérance de son regard. De plus, il a reçu l’Esprit Saint, mais s’il était sous l’emprise de l’Esprit Saint, c’est qu’il l’a cherché toute sa vie. Vous savez que l’Esprit Saint c’est le don extraordinaire et gratuit que le Seigneur nous fait en réponse à notre prière. Syméon a vu dans ce petit enfant l’accomplissement des promesses. Que voit-il ? on peut y voir la grâce à l’œuvre ; vous savez que le diable a un plan contre nous, un plan efficace, un peu archaïque contre nous. Le diable nous souffle ‘de toutes façons tu n’y arriveras jamais, toutes les grâces que tu reçois, tu les perds, tu devrais désespérer’, il y a en nous une petite voix qui nous pousse à nous regarder avec désespoir ; eh bien le vieillard Syméon dans la persévérance de son regard, il voit toujours dans ses mains la grâce de Dieu. Ce n’est pas vraiment dans ses mains que se trouve la grâce de Dieu, mais il y voit la grâce de Dieu qui agit. Dieu est sans cesse en train de nous relever, de nous rendre notre dignité.

La deuxième chose que Syméon voit, c’est que ce petit enfant qui est vraiment le Fils de Dieu, l’Envoyé, le Messie, il est le serviteur. Si Dieu s’est révélé à nous de cette manière-là, ce n’est pas pour exercer un pouvoir, si ce n’est celui de l’amour… de l’offrande et du sacrifice. C’est pour cela que Syméon dit ‘tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix selon ta Parole’. En contemplant Jésus serviteur, Syméon nous révèle que la vie, c’est celle du service.

La dernière chose importante dans ce temps de confinement, avec le regard aiguisé, un peu fatigué du vieillard Syméon, dû à son grand âge, avec ce regard aiguisé, que nous soyons toujours des témoins de l’Espérance. On ne sait pas comment tout cela va se terminer ; si on écoute les médias, on sait qu’on va repartir vers un troisième confinement ; ça a peut-être tendance à nous abattre, à nous décourager ou à nous rendre indifférents, ce qui ne serait pas mieux. Alors que le vieillard Syméon, lui, continue de voir la grâce qui agit, la présence de Dieu, sa lumière et la source de toute espérance. Alors, peut être que dans les deux jours qui restent pour terminer cette année 2020, on peut demander à Marie, Notre Dame de l’Espérance, celle qui vient de recevoir la prophétie qu’un ‘glaive viendrait percer son cœur’, nous pourrions lui demander vraiment de voir au-delà de toute espérance.                  

Amen !