Père Gilles Rousselet
6ème jour dans l’Octave de la Nativité – 1Jn 2, 12-17 ; Ps 95 ; Lc 2, 36-40
Il y a dans l’Évangile ces deux aspects de cette présentation de Jésus au Temple, d’abord la description de cette femme dont le nom et l’identité est tout un programme, en fait. Alors qu’en est-il de notre identité, nous, de chrétiens ? Bon, je vais y revenir mais en même temps il y a cette mention du retour de la Sainte Famille chez eux à Nazareth, et le fait que Jésus l’Enfant, Il n’est pas nommé explicitement de cette manière là, mais l’Enfant, Lui, grandissait, se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Voilà, si on considère ce qu’est la vie chrétienne, c’est à dire que nous sommes le Corps du Christ, il s’agit donc de recevoir un enseignement pour savoir comment nous devons grandir nous aussi, nous fortifier, être remplis de sagesse, et vivre dans la grâce de Dieu en permanence. Parce que c’est vraiment ça le sens de notre existence, n’est-ce pas ? Tout ce qui arrive à Jésus en fait, est pour nous. Tout ce qui arrive à Jésus est pour nous ! Saint Jean de Eudes disait que la vie chrétienne c’est continuer les états et mystères de la vie de Jésus et que, par la grâce de Dieu, Jésus continue d’accomplir en nous Ses états et Ses mystères. Voilà, c’est le sens de la vie chrétienne.
Il y a l’attitude de cette femme, alors je me disais en écoutant, en méditant ce passage d’Évangile que ça nous renvoie à cette question : Jusqu’à quand, jusqu’à quel point, de quelle manière pouvons-nous témoigner de l’Évangile ? Voilà, cette femme, 84 ans, qui est veuve après 7 ans de mariage, évidemment ce n’est pas quelque chose que l’on peut désirer pour qui que ce soit. Et voilà, elle parlait de l’Enfant. Ce n’est quand même pas extrêmement compliqué, en fait. Témoigner de l’Évangile, c’est simplement parler de cet Enfant. Voilà, et rendre grâce à Dieu. Alors ça tombe bien parce qu’on est mercredi et c’est les soirées Hosanna’M, et nous allons pouvoir nous renforcer dans notre identité chrétienne par la louange, la formation, la vie fraternelle, le service et l’évangélisation que sont les cinq essentiels, les 5 vitamines dont on a absolument besoin pour grandir justement dans la grâce, comme cet enfant qui nous est présenté dans l’Évangile, et qui est le Seigneur Jésus, et qui est aussi notre vie chrétienne.
Alors cette femme, si on regarde de plus près, elle s’appelle Anne, c’est la fille de Phanuel, et elle est de la tribu d’Aser. Et je vous disais tout à l’heure que c’est tout un programme. Parce que « Anne », ça veut dire « Dieu est miséricorde », « Phanuel » ça veut dire « Dieu est lumière », et de la tribu d’« Aser » c’est « bonheur », voyez. Son nom est tout un programme. C’est toute la rencontre on peut dire entre notre humanité et la grâce de Dieu. Dieu vient nous apporter la miséricorde, parce que vraiment on en a besoin, on ne peut pas vivre sans. Il vient nous apporter la lumière parce qu’on est dans les ténèbres, et il vient nous apporter le bonheur, et le vrai bonheur. À condition de considérer vraiment, que le bonheur sans Dieu n’a pas de sens. Mais alors, si cette femme avec son identité est tout un programme, encore une fois, si je peux me permettre, nous, notre identité d’être chrétiens, c’est tout un programme, qui est beaucoup plus important que toutes les autres préoccupations, soucis. En fait si nous voulons vraiment être ce que nous sommes appelés à être, c’est à dire être chrétiens, eh bien il faut vraiment témoigner de l’Évangile. Et de manière simple, voilà, dans ce temps de Noël, parler de cet Enfant, et puis nous rappeler par exemple : là il est dit que cet Enfant vient apporter la délivrance de Jérusalem.
Vous vous rappelez aussi, Siméon, lui, il disait que cet Enfant apportait la consolation. Voyez, c’est encore de très belle manière de témoigner de notre foi. Notre Seigneur Jésus, Jésus veut dire « Dieu sauve » ou « Dieu guérit », eh bien il vient nous apporter la délivrance. Évidemment, cela suppose aussi que nous ayons l’humilité de reconnaître que nous avons besoin d’être délivrés. Nous sommes libres de la liberté que Dieu nous donne, mais cette liberté elle est toujours à conquérir et à recevoir. Et puis la consolation, c’est aussi important que nous puissions témoigner par notre vie. Parce que qui mieux que ceux qui ont fait l’expérience de la consolation peuvent vraiment en témoigner. Voilà, la mission de l’Église, la mission d’une communauté chrétienne, eh bien c’est de parler de Jésus, ça ne semble pas être si compliqué que ça, de parler d’un enfant, de ce Dieu qui s’est fait homme, de ce petit enfant dans la crèche. En plus on a quand même des supports visuels, grâce à Saint François d’Assise, on peut emmener une famille, des personnes devant la crèche, dire c’est comme ça que ce Dieu se fait présent, que notre Dieu Emmanuel se fait présent réellement dans notre vie, ce petit enfant. Et ça nous fait plonger dans le mystère de Noël. Et puis dans la louange, parce que si vraiment Dieu nous aime de cette manière-là, alors il est vraiment la source de notre joie. Et puis dire que ce Dieu vient nous apporter la consolation. Et que nous ayons peut-être une présence consolante vis-à-vis de ceux qui souffrent. Et puis que ce Dieu vienne nous apporter la délivrance. Vraiment nous avons besoin de la miséricorde de Dieu.
Amen.