Père Gilles Rousselet
1ère semaine du TO – année impaire – He 2, 5-12 ; Ps 8 ; Mc 1, 21-28
Cette semaine, en ce qui concerne la lecture de l’Évangile, a une particularité – ce n’est pas toujours le cas- c’est une lecture suivie, verset par verset de l’Evangile selon st Marc. C’est important de le prendre en compte et d’établir des liens entre les passages. Hier nous avions la proclamation de la proximité de la présence du Royaume de Dieu, que l’on appelle le ‘kérygme’ –un nom un peu particulier-, on l’appelle ‘le pépin de l’Église’. Combien y a-t-il de pépins dans une pomme, et combien de vergers dans un pépin ?
En Jésus, le Royaume de Dieu s’est fait proche et il est proclamé par toute la vie de Jésus ; ce kérygme est semé dans notre terre pour porter du fruit. Aujourd’hui, nous entendons Jésus enseigner. Il enseigne avec autorité, pas comme les scribes et les pharisiens. Remise en question étonnante de la part des témoins ; quand Jésus parle des scribes et des pharisiens, il les met sur le même plan sur cette question-là. Il dit : ‘ils disent et ne font pas’, on découvre que l’enseignement de Jésus a cette particularité d’être ce qu’il enseigne. Ce n’est pas un discours, mais c’est vraiment une Parole, une Parole qui porte du fruit parce que Celui qui la proclame est ce qu’il proclame. Jésus dit ce qu’il fait, et il fait ce qu’il dit. Il dit cette Parole qui porte du fruit et qui change les choses. On a là un aspect particulier de ce que cette Parole va produire, comme fruit. La Parole est proclamée, enseignée, transmise mais pour être accueillie… Il y a des obstacles dans l’accueil de la Parole, des obstacles réels dans la relation entre les hommes, et entre nous et Dieu. Quand nous proposons dans notre Paroisse des soirées de guérison et de libération, c’est parce que justement nous constatons, nous sommes témoins que Jésus par sa Parole va lever tous les obstacles qui nous empêchent d’être vraiment en relation les uns avec les autres et avec Dieu.
Là, c’est cette Parole de libération, cette Parole libératrice qui va permettre à cet homme qui était réduit à être un esclave du démon, il va retrouver sa dignité et sa capacité à être en relation. Ne nous étonnons pas, c’est aussi la mission de l’Église, voyez comment se termine l’Évangile : ‘sa renommée se répandit partout dans toute la région de la Galilée’. C’est notre mission de témoigner de ce que nous avons reçu, c’est-à-dire comment la Parole nous rejoint, comment elle nous transforme, comment elle nous nourrit. Si nous sommes fidèles à cette mission, ne nous étonnons pas, ne soyons pas inquiets sur l’avenir de l’Église ; même si ce n’est pas vraiment l’avenir de l’Église qui soit préoccupant, c’est l’annonce de l’Évangile qui est une priorité. L’Église n’est pas au service d’elle-même mais au service de l’Évangile. Voilà n’oublions jamais quelle est notre mission, n’oublions jamais de rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il accomplit dans notre vie, soyons les premiers témoins de cette Parole qui vient nous nourrir, nous relever et nous libérer. Amen !