Père Gilles Rousselet
2ème semaine du TO – année impaire – He 5, 1-10 ; Ps 109 ; Mc 2, 18-22
Même si Jésus veut nous donner une indication importante au sujet du sens du jeûne, qui, en ces périodes particulières a acquis une multiplicité de chance ; c’était plus restreint au temps de Jésus, ce qui est en question ici n’est pas tant le sens du jeûne que j’identité de Jésus.
Voilà les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent « Pourquoi les tiens ne jeunent ils pas ? » Ce n’est pas tant la question du jeûne que du maître qui les enseigne et qui, dans l’enseignement, se vérifie par l’attitude des disciples.
SI on regarde le jeûne, il y a une indication importante : ce n’est pas pour une question d’esthétique, d’ascétique, de choses comme cela… Jésus dit que le jeûne est lié à l’absence de l’époux ; il est lié à la relation avec l’époux. Evidemment, ça donne une dimension très particulière, ici, pendant le temps du carême : d’ailleurs, on vous le proposera encore cette année, nous pratiquons un « jeûne communautaire ». C’est-à-dire que pendant une semaine nous invitons les paroissiens qui le peuvent à jeûner au pain et à l’eau. Et à ceux qui ne le peuvent pas, de se joindre par la prière. Mais c’est bien lié précisément au fait que de l’absence de l’époux et de notre désir profond qu’il revienne. Et nous jeûnons parce que nous voulons augmenter en nous le désir de cette rencontre avec le Seigneur et que finalement nos entrailles ne se nourrissent pas seulement de nourriture terrestre ou d’autres formes que pourraient être trop de télé, trop de plaisir (le plaisir, ce n’est pas mauvais, bien sûr, il ne s’agit pas de cela…). Mais un excès dans tous les domaines. Et donc comme on pourrait jeûner de nourriture, ce qui est important car cette expérience de la faim qui nous tient aux entrailles est quand même unique et irremplaçable. Mais voilà, chacun de nous peut trouver en fonction de ce sens du jeûne, le meilleur jeûne qui soit pour lui.
Mais surtout Jésus va révéler qui il est vraiment. Et cela nous plonge dans un abîme dans toute la tradition de l’Ancien Testament, en particulier Isaïe qui annonce la venue de l’époux ; et surtout, comment il traite son épouse. Et c’est ça qui est absolument incroyable, que ne peuvent pas comprendre les personnes qui auraient un esprit trop pharisien ou trop légaliste. Que nous ne pouvons pas comprendre dès que nous avons en nous une orientation trop légaliste, trop rigoriste, trop superficielle. En fait, Jésus nous dit qu’il est l’époux de l’Eglise. Et qu’il a d’ailleurs, comme dans l’épitre aux Ephésiens, souvent cité dans les mariages et qu’on n’aime pas beaucoup « femmes, soyez soumises à vos maris ». Vous voyez ce que je veux dire, on ne l’aime pas beaucoup ce passage… Sauf qu’on n’a pas du tout compris ce que Paul voulait dire parce que l’insistance de Paul est justement sur ce qu’il dit « Et vous les hommes, aimez vos femmes comme le Christ aime l’Eglise. » Et là, on est plongé dans ces profondeurs de la relation que le Christ a avec nous et que l’époux doit avoir avec son épouse : relation de tendresse, de bienveillance, de compassion, d’accompagnement. C’est ça l’image de l’époux et ça dit quand même ce qu’est Dieu pour nous. Tant qu’on n’a pas compris ce qu’est Dieu pour nous, on a encore du chemin à emprunter.
Je suis en train de lire (ça va rajouter trois minutes à mon homélie, mais bon, on a l’habitude), je suis en train de relire la rencontre entre Marie de Guadalupe et de Juan Diego. Pourtant je connais presque par cœur ce récit, mais je n’avais pas perçu que l’image de la religiosité que les Mexicains avaient à cette époque était absolument terrible. Elle se nourrissait de sacrifices humains. Et ce que je ne savais pas, c’est que Juan Diego a vu sa sœur offerte en sacrifice aux dieux pluriels de cette époque là. Et alors, quand Marie lui parle en lui disant « Mon petit chéri, mon petit enfant, mon petit fils adoré » à l’endroit même où se pratiquaient d’anciens rites de sacrifice, il découvre quelque chose qui fait choc en lui : cette présence sacrée, divine, me considère totalement autrement que les autres dieux auxquels on devait offrir des sacrifices humains. Et là, dans ceux qui ont entendu Jésus parlait de Lui comme l’époux, ça devait résonner en eux.
Comment ça résonne en nous, en fait ? Comment est c que nous percevons ce Dieu qui se présente comme l’époux de l’Eglise, comme l’Epoux de notre existence ? Cet époux plein de tendresse ! Je ne sais pas si c’est le cas de tous les époux qui sont ici, il y a en a quand même quelques uns ; ou de ceux que vous portez dans votre cœur s’ils ne sont pas là, voilà, c’est comme ça qu’est Dieu avec nous
Je trouve par exemple que dans la soirée Bartimée, nous avons annoncé et Jésus s’est révélé comme ce Dieu plein de tendresse qui par les paroles de connaissance dit je veille sur toi, je viens à ta rencontre, je viens te consoler dans tes entrailles. Dieu est comme ça.
Après les deux petites paraboles (je ne vais pas les développer parce que il ne faut pas abuser, hein ? – se tournant vers Marie-Anne -: je ne sais pas qui retranscrit l’homélie aujourd’hui ? Ah c’est toi.., je peux prendre mon temps [sans commentaire de la rédaction !])
Vous comprenez que ces deux petites paraboles disent mais non, vous ne pouvez pas vraiment comprendre ce qu’est le christianisme et entrer en relation avec Dieu par des sortes d’amalgames : on rajoute les choses, on les arrange pour que ce soit acceptable et consommable. En fait, Jésus nous dit qu’il faut « à vin nouveau, outre neuve » Vin nouveau de l’évangile des noces de Cana et il faut accepter d’être totalement renouvelé dans notre existence et dans notre manière de concevoir notre religion.
Amen.