Père Laurent de Villeroché
1ère semaine du TO – année impaire – He 4, 12-16 ; Ps 18B ; Mc 2, 13-17
Comme je vous le rappelais en introduisant cette célébration, il y a une semaine c’était le baptême de Jésus. Nous sommes à la fin de cette première semaine du temps ordinaire et Jésus est parti en mission. Il est parti pour rencontrer des hommes et des femmes de son temps. Il est parti sur des routes, Il rencontre des gens et au fond, Il peut nous servir de modèle, nous qui avons commencé le temps ordinaire dans la liturgie, pour un peu nous guider, savoir comment nous à notre tour, nous allons vivre, rencontrer des gens. Alors, juste des petits mots qui sont dans le texte, l’avantage c’est que les textes sont tout simple, il suffit de se laisser faire.
Il est indiqué que Jésus sortit de nouveau au long de la mer, (nous à Orléans on manque un peu de mer, on peut se promener au bord de la Loire, ou ailleurs) , mais je veux simplement noté « Il sortit de nouveau », un peu comme si Jésus nous invitait sans cesse à relancer la machine. Et les uns et les autres, nous savons bien en ce moment que ce n’est pas toujours si facile que ça de sortir. Ors avant le couvre-feu, on peut bien sortir physiquement, (on va peut-être éviter cet après-midi, parce qu’il y a de la neige donc ça peut glisser). Mais, symboliquement et déjà physiquement, cette invitation va pouvoir relancer la machine, sortir de nouveau, maintenir des liens, alors que l’on a toujours tendance à s’enfermer sur soi, sur ces petites habitudes. Se mettre ou se remettre en mouvement, (pas forcement pour faire des courses immenses, ou des marches immenses), mais avoir toujours ce besoin à la fois physiquement et intérieurement de pouvoir sortir de nouveau.
Le Pape François aime bien parler d’une Eglise en sortie, vous voyez c’est une des applications. Et puis, si Jésus sort c’est parce que tout simplement il n’a pas envie d’agir tout seul. Et vous avez cette toute petite phrase qui raisonne : « viens et suis-moi ». c’est à dire que Jésus, pour agir sans cesse, appelle. Alors, nous aussi ça peut nous rejoindre, comment est-ce que nous nous laissons appeler ? Pour être aussi nous responsables d’en appeler d’autres, pour qu’à leur tour, ils se mettent en route. Et puis dans ce texte, évidemment nous avons cette manifestation, de la liberté merveilleuse de Dieu, dont nous parlait le Père François dans son homélie à la suite du texte d’hier, quand il commentait le paralytique qu’il a pardonné, et qu’Il a tout simplement guérit.
Cette liberté merveilleuse de Dieu qui finalement va au contact, rencontre les gens comme ils sont. Ils sont peut-être des justes, personne n’est interdit d’être juste, mais il y a aussi tous les autres, tous ceux qui sont entre les deux aussi, bref tout le monde c’est notre vie. Ce Jésus qui va au contact, ce Jésus qui ose, Ce Jésus qui n’oublie personne puis qui prend le temps d’être avec eux. Il mange avec eux ; et manger ça demande au moins 5 minutes, sinon, ce n’est pas vraiment rencontrer. Ce Jésus qui n’oublie personne, et forcément ça fait causer. Et là encore pour nous, c’est peut-être une invitation : « comment sommes-nous dans cette rencontre des autres ? Comment est-ce que nous laissons ses relations se tisser ? Comment nous accompagnons les autres pour le meilleur et pour le pire ? Pas forcément pour nous laisser évidemment embarquer pour le pire, qu’ils peuvent créer, mais tout simplement de continuer à être là ?
Alors tout cela, quand nous suivons Jésus dans ses différentes attitudes et nous faisons le pari que cette expérience de la parole dont parle la 1ere lecture est une vraie vie, quelque chose qui peut donner envie de vivre, alors nous rendons grâce pour cette parole de Dieu, que nous recevons dans cette période, toujours un peu anxiogène pour nous. On ne sait pas trop où aller…En tout cas Jésus nous invite à avancer ; il nous dit qu’Il est là sur nos chemins. Comme il nous le dira dans les textes de ce dimanche : « venez et vous verrez ». Donc avec Jésus comme on le sait bien, ce n’est pas toujours très reposant, mais en tout cas c’est du bonheur d’être avec Lui. Amen