Père François Jourdan
3ème semaine temps ordinaire- année impaire – He 11,1-19 ; Lc 1, 69-75 ; Mc 4, 35-41
Ce thème de la foi, nous l’avons dans l’Epître aux Hébreux qui fait une relecture depuis Abraham, et puis Jésus qui vient avec ses disciples. Un petit peu comme cette barque de l’Eglise dans le monde, elle est aussi ballottée, de temps en temps il y a des tempêtes. Et bien il ne faut pas voir à courte vue, c’est à dire à vue humaine, la foi c’est voir plus loin, l’épître aux Hébreux le dit bien : Abraham, ne savait pas très bien où il partait, mais bon il y est allé. En fait, il faisait confiance et il y a des raisons d’avoir confiance. Mais enfin à vue humaine, c’est vrai que c’est un peu déroutant des fois.
Notre vie, c’est ça. Notre vie, c’est un peu comme on dit chez les Guides et Scouts de France en ce moment, il y a un grand thème : « c’est la démarche pèlerine ». Voilà, nous sommes des pèlerins, des démarches pérégrinantes : eh bien on tâtonne, on cherche, on n’est pas bien sûr d’avoir trouvé le chemin le meilleur, pour pouvoir arriver à cette terre promise, comme Jésus avec ses disciples dans cette tempête où finalement, il fallait retrouver le chemin d’une terre ferme. C’est un beau symbole, à travers des événements : on n’a pas le détail bien sûr, mais on voit que Jésus était sans doute très fatigué, parce que pour dormir pendant la tempête, c’est quand même un peu curieux. Ils vont le réveiller et donc : « Pourquoi vous êtes encore si craintifs, vous n’avez pas la foi » ? ils l’ont un peu, mais pas assez, c’est comme nous, évidemment nous le savons bien.
Alors depuis ce temps d’Abraham qui partit comme ça, vers un chemin : c’est le début de la bible, en fait historiquement, (parce que le déluge de Noé, et puis Adam et Eve c’est une parabole, ce n’est pas historique), tandis là oui avec monsieur Abram qui est devenu Abraham en entrant dans l’alliance biblique je précise, parce que chez les musulmans il y a des pactes, mais ce n’est pas l’alliance biblique, ils ne connaissent pas, ils ne connaissent pas ça. Ils ont Abraham, mais ce n’est pas du tout ce que dit très bien l’épître aux Hébreux en reprenant à plusieurs reprises le livre de la Genèse qui précise le mot alliance : ce n’est pas Isaac, ce n’est pas par Ismaël. Et vous voyez le Coran se rattache à Ismaël, ce n’est pas Abraham, enfin, c’est lui, mais ce n’est pas lui. Il faut arrêter de nous bassiner avec des erreurs doctrinales, je le dis clairement, parce que c’est souvent très souvent caché et c’est la dominante de la pensée aujourd’hui depuis pas mal de décennies. Depuis le grand Islamologue Louis Massignon qui a lancé cette idéologie de l’abrahamisme. L’Islam n’est pas Abrahamique, il est Adamique, depuis Adam, rien n’a changé et avant Abraham du Coran, il y avait Noé et bien sûr qu’il était monothéisme et musulman et le 1er c’est Adam.
Moi, je respecte, je ne déforme pas la foi des autres, mais je vois que ce n’est pas la nôtre. Et il faut arrêter de dire les 3 troncs communs d’Abraham et ce n’est pas vrai. Il n’y a que 2 religions Abrahamiques, c’est les religions de l’alliance, parce que c’est l’alliance biblique qui fait l’abrahamisme chez nous. Oui, ça commence là, dans cette foi d’Abraham, mais une foi qui est le début de l’histoire du salut. Et qui s’accomplit avec le Christ et sans tambours, ni trompette, c’est la preuve que c’est authentique, il n’y a pas de bluff.
Alors, demandons au Seigneur, ce courage de la foi et avec cette rencontre de cet après-midi [la journée du Synode – NDLR] en particulier cet acte de l’Église, où nous voulons essayer de voir un peu plus clair et entendre mieux les appels du Seigneur, dans le contexte dans lequel nous sommes aujourd’hui.