La conversion : du Buisson Ardent au Figuier Stérile
Père Bernard Dabiré
Du latin conversio, la conversion veut dire, étymologiquement, « retournement », « changement de direction ». Il s’agit d’une sorte d’opération à partir d’une rencontre, d’une expérience forte qui change notre orientation avec l’idée du retour à l’origine ou à soi-même (epistrophê en grec). Aussi, retrouve-t-on à côté de cette idée, celle de repentir, de mutation ou de renaissance (metanoia en grec).
Ces éléments autour de la conversion sont bien illustrés dans la belle expérience du Buisson Ardent entre le Seigneur, « JE SUIS » et Moïse. En effet, Moïse, qui avait fui l’Egypte en abandonnant son projet de sauver les siens, va vivre, après quarante ans au désert, un retour à lui-même, au Dieu de ses pères et à ses frères. Une fois opérée en lui la mutation ou la renaissance, il rompt avec ses activités stériles, personnelles et va aider son peuple à se mettre en marche pour qu’il fasse, lui aussi, sa conversion communautaire à travers le désert.
Pour nous chrétiens, Jésus est, à la fois, le Nouveau Moïse et le Buisson Ardent qui nous réchauffe du feu de son Esprit pour nous mettre en marche vers les autres et nous faire porter du fruit. De Moïse au Peuple, du Christ au figuier stérile, la conversion met en relief un dynamisme qui va de l’intérieur, du cœur, avec Dieu, vers l’extérieur, les autres avec et pour qui la fécondité devient possible, et le Royaume de Dieu, une réalité.
Devenons de « nouveaux » Moïse, et des figuiers « fertiles » pour Dieu et pour les autres.