Edito du 16 octobre 2022

17 Oct 2022 | Edito

Marcel Bardon, violoncelliste-diacre

       « Dans la Nature, l’homme est différencié de l’animal qu’à partir du moment où il a enterré ses morts dans un rituel en vue d’un futur » disait le grand généticien français Axel Kahn !

        St Paul écrira que l’homme est « image » de Dieu dans le Christ dès avant la Création du monde … Et le père Henri de Lubac disait, bien avant le Concile Vatican 2, que la « Foi » est contemporaine de la création de l’homme …

        Alors pourquoi tout ce mal dans le monde et cette tristesse qui l’accompagne, sinon le manque de Foi ? L’expression de la Foi est l’Amour qui donne la joie. L’Amour a vécu et subi une blessure, par nous, et la joie a terni.

La question de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui est belle et redoutable, elle est comme une porte ouverte, non pas sur un “futur“, mais sur un « à venir »

– On se prépare des lois sur l’euthanasie, cela n’est pas un à venir de l’Amour.

– On se menace d’une apocalypse possible, cela n’est pas un à venir de l’Amour.

– On voit un certain vide dans nos églises, cela n’est pas un à venir de l’Amour.

        Depuis plusieurs dimanches la liturgie nous propose des récits évangéliques sur la Foi et c’est aujourd’hui pour la dernière fois de l’année ! Aujourd’hui, dans cette question que Jésus nous pose, il y a donc un « avenir » et une joie possibles et non pas un « futur » hypothétique ! Et il faudrait nous le redire sans cesse, les lendemains enchanteurs ou les paradis artificiels n’ont pas d’avenir. Demain n’est pas une fatalité absurde mais il contient une promesse conditionnelle … à LA FOI ! Si nous n’avions plus la Foi qui accompagne notre route, alors l’Amour disparaîtrait et l’homme avec ! Il ne serait plus un homme !

Mais si, l’Amour est possible, la Foi est possible. Et la joie aussi !

        Devant les menaces, il ne faut pas céder aux prophètes de malheur et donc on peut demander encore à un arbre que voici d’aller se planter dans la mer ! Et il le ferait puisque Jésus nous a proposé de le dire et de le faire. Voilà l’audace de la Foi ! comme l’exemple de cette veuve citée dans la parabole d’aujourd’hui.

« Je crois ! c’est toute la vie. Avec ou sans raison, la Foi est l’horizon qui ouvre à l’infini et fait que l’homme est homme, à l’« image » de Dieu, fondé en dignité au creuset de l’Amour. » (père Jacques Bernard, fondateur de la Catéchèse Mess’AJE)

        A la messe, nous prions pour « la bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ … », alors n’attendons pas en vain une nouvelle révélation, mais soyons tout à l’Avènement du Fils de l’Homme, ici, déjà … et demain.