Père Joseph Le Gall, eudiste
Une attente qui engage
« La volonté (le courage) d’aller par les chemins de la justice à la rencontre de celui qui vient, le Christ. ». Voilà la demande que l’Eglise nous invite à adresser au Seigneur en ce premier dimanche de l’Avent.
Chrétiens, nous vivons déjà dans la certitude que le Christ, lors de sa venue glorieuse à la fin des temps, accomplira définitivement pour nous et pour l’humanité entière toutes les promesses de justice et de paix contenues dans les Ecritures. Mais n’y-a-t-il pas le risque dès lors de ne plus chercher à sortir du dilemme dans lequel on voudrait parfois enfermer le chrétien ? Ou bien tu attends passivement que le Seigneur réalise pour toi et en faveur de tous son magnifique plan de salut, – ou bien tu travailles à faire advenir autour de toi et dans le monde un peu plus de justice et de paix, mais sans avoir alors nécessairement besoin pour ce faire de recourir à Dieu.
En réalité, il ne s’agit pas de choisir entre l’une ou l’autre solution, mais d’adopter la position véritablement chrétienne que saint Paul expose dans sa lettre aux Thessaloniciens et où l’attente du retour du Christ, loin d’affaiblir en nous le souci d’un monde plus juste et plus fraternel en menant à bien nos tâches présentes, doit, tout au contraire, le réveiller, le stimuler.
« Que le Seigneur vous donne, écrit-il, entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant…Et qu’ainsi il vous établisse dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur Jésus viendra avec tous les saints ».