Père Joseph Le Gall, eudiste
«Une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle »
Dans l’évangile de ce dimanche Jésus parle d’une eau bien différente de celle que la femme samaritaine vient puiser au puits de Jacob.
La femme rencontrée par Jésus a toutes les difficultés à sortir de ses soucis de tous les jours, et l’eau qui l’intéresse d’abord est tout simplement l’eau du puits, l’eau qui désaltère et qui lave le corps. Jésus, fatigué par la route, nous dit le texte, a aussi humainement soif de cette eau-là.
Mais Jésus devine dans le cœur de la femme qui est là en face de lui un immense désert secret, desséché par une vie décevante et peu glorieuse. Une existence qui est à l’image de tant de vies humaines et il veut lui ouvrir les sources de la vraie vie, il veut transformer la terre aride de son cœur en une terre riche et féconde, au point de faire de cette femme, au passé si lourd, la première messagère de la bonne nouvelle du salut auprès de tous ses compatriotes.
Avec elle, ils vont comprendre que l’eau qui désaltère pour de bon, parce qu’elle donne la vie éternelle, c’est du Christ Jésus qu’elle jaillit.
Oui, «Quand il (Jésus) demandait à la Samaritaine de lui donner à boire, il lui faisait déjà le don de la foi ; de cette foi, il manifesta une telle soif qu’il fit naître en elle le feu de l’amour de Dieu. » (Préface de la messe de ce dimanche)
L’eau qui donne la vie éternelle que Jésus offre à la Samaritaine ne lui est pas personnellement réservée. En plein milieu de notre temps de carême nous pouvons entendre Jésus nous déclarer à nous tous également, baptisés ou catéchumènes : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et que boive celui qui croit en moi » (Jn 7/37)
Que le Seigneur Jésus réalise en nos cœurs ce qu’il a si merveilleusement accompli dans celui de la Samaritaine !