Père Bernard Dabiré
Que signifie l’opération ‘‘Salive, Boue, Bain’’ de Jésus ?
D’abord, nous sommes, à l’image de cet homme de l’Evangile, des aveugles nés dans les ténèbres du péché originel. Dieu envoie son Fils Jésus, la Parole Incarnée, pour nous recréer, comme au début de la Création. La Salive, comme la Parole, sort de la Bouche de Jésus, se mêle au néant, à ‘’la poussière’’ que nous sommes, puis, dans l’Eau du Baptême, nous traversons les ténèbres pour devenir, par l’Esprit Saint, enfants de la Lumière.
Ensuite, quand la divinité vient toucher notre humanité pour la réveiller à la vie, à la lumière divine (après le baptême), un chemin s’ouvre, une transformation commence. Saint Paul dit en quoi elle consiste : « Conduisez-vous comme des enfants de lumière ». Après la guérison, Jésus n’est plus là physiquement et l’aveugle ‘‘voyant’’ doit adapter sa nouvelle réalité à l’entourage qui n’est pas toujours favorable. Il s’agit d’un temps de maturation, de conversion intérieure durant lequel nous nous positionnons face aux œuvres de ténèbres : « Sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres (…) ; démasquez-les plutôt ».
Pendant ce temps, notre vision et connaissance de Jésus évolue lentement et nous fait passer, comme chez l’aveugle, de « c’est un homme qu’on appelle Jésus » à « c’est un prophète », à « c’est un homme qui vient de Dieu », à la scène finale : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » – « Qui est-il Seigneur pour que je croie en lui ? » – « Tu le vois, c’est Lui qui te parle » – « Je crois Seigneur ». Tel est, sur nos vies, l’effet de l’opération ‘‘Salive, Boue, Bain’’ au contact régulier de la Parole, des Sacrements dans la prière. Si le Christ nous guérit nous aussi, comment entretenons-nous le même dialogue avec lui sur le Croire (foi), le Voir (prière ou adoration-contemplation), et le Parler divin (écoute) ? Ainsi,
SALIVE, BOUE, BAIN
GUERISON/SALUT =
FOI, PRIERE, ECOUTE