La foi, au-delà d’une réponse, d’une parole, est un chemin…

29 Sep 2023 | Edito

Père Bernard Dabiré, eudiste

La foi est un don qui nous rend acteur du salut que Dieu nous offre. En s’ouvrant à l’homme, le Seigneur l’invite à partager la Bonne Nouvelle de son Royaume. Pour cela, l’homme doit s’ouvrir à son tour en acceptant de coopérer avec Dieu, de travailler pour rendre effectif le Règne du Père. Dans l’Évangile selon Saint Mathieu (Cf. 21, 28-30), l’invitation du Père conforte cette vision en ces termes : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne ». En s’adressant tendrement et affectueusement à ses deux enfants avec la même formule, le Père montre qu’il n’exclut personne à la Bonne Nouvelle du Royaume. Il ne force pas non plus la réponse. Elle est libre. Les deux fils de la parabole n’ont pas la même réponse ni la même attitude après : le premier a dit oui sans joindre l’acte à la parole et le second est revenu sur son non pour réaliser la volonté du Père.

Qu’est-ce que je peux retenir de cette parabole ? Je devrais comprendre que, malgré le drame de ma foi qui peut perdre sa certitude dans un oui sans lendemain, laissant s’échapper les nombreuses et belles promesses de service, de charité et d’engagement, devant la dureté et la durée de certains de mes refus au Royaume de la fraternité, de l’accueil, de la communion, Dieu me laisse toujours une possibilité. Il m’attend, non pas au bord du chemin où ma réponse s’évapore dans les distractions, non pas dans les pierres des épreuves où ma réponse n’a pas de profondeur, encore moins dans les ronces des réalités du monde où elle est vite étouffée, mais sur le chemin de la conversion, dans la bonne terre où l’invitation du Père trouve une réponse vraie, généreuse, féconde. Là, la foi n’est pas une simple parole ni une réponse vague, complaisante mais un engagement concret et productif dans la conversion.