Mourir à soi pour vivre : le don de soi

15 Mar 2024 | Edito

NIPAPE Koffi Yoèmoulè Daniel, Cjm

« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il produit beaucoup de fruit » Jn 12, 24. Ces termes nous font méditer sur le mystère et le sens de la Passion et de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. En se comparant au grain de blé, Jésus aborde sa mort avec confiance et espérance dans une obéissance totale à son Père. Car il voit sa mort comme le don de sa vie, un don qui sera fécond et fera naître non seulement une moisson de disciples, mais aussi une nouvelle alliance comme nous le montre la première lecture. Avec Jérémie, Dieu promet l’Alliance des alliances, l’Alliance perpétuelle qui est imprimée au fond des cœurs. La réalisation de cette alliance nous invite au renoncement à soi, véritable secret de la fécondité spirituelle. Car c’est en acceptant de perdre que nous gagnons. C’est en mourant à soi que nous vivons pour Dieu et pour les autres, parce qu’il n’y a jamais eu de récolte qui ne soit devancée d’une semence. Qui a une fois récolté sans avoir semé ? Ne dit-on pas le plus souvent que tu récolteras ce que tu as semé ? De plus, pas de fruits sans grain enfoui dans la terre. Si nous comprenons tout cela, alors pas de salut sans un passage à travers l’épreuve ou la difficulté de la mort à soi-même pour un don total de soi. Sommes-nous prêts de nos jours aux sacrifices pour notre bien être ? Si dans notre société aujourd’hui, ce qui fait la valeur d’un homme, c’est la réussite sociale, par contre devant Dieu, l’homme ne vaut que par sa capacité d’abandon et du don total de soi. Alors, être chrétien, c’est accepter avec foi de parcourir le chemin de l’oblation que le Christ a suivi : « Celui qui aime sa vie, la perd ; celui qui s’en détache, la garde pour la vie éternelle…. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père le glorifiera ». Bonne montée vers Pâques dans le don de soi pour le service de nos frères et sœurs.