Écouter ! bien sûr – Entendre ! sûrement

30 Août 2024 | Edito

Marcel Bardon, Violoncelliste/diacre

      On a souvent pensé que Jésus n’avait pas beaucoup d’estime pour les pharisiens et nous ne les voyons pas non plus d’un très bon œil ! Une bonne observation de cette époque du temps de Jésus modifierait cette mésestime injustifiée à leur égard. Jésus dialoguait beaucoup avec eux et l’entretien avec Nicodème dit l’intensité dans la relation. Probablement que les pharisiens, trop préoccupés par les règles de l’observance, ne voyaient pas que Jésus changeait de perspective.

     Si Dieu, par sa venue dans notre condition humaine en Jésus, nous faisait retrouver l’Image Première, celle-là même que nous avions perdue et qui nous identifiait comme « Sceau et ressemblance » du Créateur, alors tout était renouvelé. Plus n’était besoin d’être rivé aux observances, il nous fallait simplement vivre l’Image Retrouvée.

      Jésus invitait tout le monde à vivre dans cette liberté où l’Amour commande tout le reste : “Écoutez, vous tous…”. La Parole de Dieu, incarnée en Jésus, nous rend “capables” de Dieu. Tout ce qui est au-dedans et qui ne correspondrait pas à cette Image Retrouvée doit être expulsé. Écouter parler Dieu de l’intérieur de soi, c’est comme changer de paradigme ! Saint Paul avait cette belle formule : “ Ce n’est plus moi qui vit, mais c’est le Christ qui vit en moi.” Ce qui nous en éloigne, c’est la perversité et Jésus le dit dans le seul catalogue de péchés qui se trouve dans tout l’Évangile de Saint Marc. Jésus en nous redonnant l’Image Première n’élimine pas la notion du mal, mais il nous met en garde contre les perversités qui sommeillent au cœur : 6 au pluriel, 6 au singulier. Il faut les fuir comme la peste.

     Écouter Dieu en nous est une chose mais l’Entendre est une autre chose qui engage notre éthique intime. Saint Jacques nous le dit magnifiquement : “ Ne vous contentez pas d’écouter … du bout des lèvres !! Il faut donc vivre la Parole d’Amour avec son cœur. Et il n’est de Parole fiable que dans la mesure où on l’écrit dans la vie de tous les jours et dont les actes témoignent en partage d’unité.